Nous recevons la lettre
suivante que nous insérons bien volontiers :
Monsieur le Directeur
Je
lis dans le N° d’avril de votre revue, p. 379, les lignes suivantes,
signées de M. Marius André : « À propos d’un article sur “La Nouvelle
génération littéraire française”, de M. Nicolas Beauduin, publié par Nosotros (1er déc. 22), le chroniqueur
de La Revue Hebdomadaire (3 mars), s’élève contre l’idée fausse et parfois ridicule du mouvement
littéraire en France qu’on trouve dans de nombreuses revues étrangères, etc. »
Ceci semblerait indiquer que M. Marius André reproduit ici l’opinion d’un tiers
dont il ne ferait qu’approuver les idées. Or, ce chroniqueur de La Revue Hebdomadaire qui « s’élève
contre l’idée fausse, etc… » n’est autre que M. Marius André
lui-même. Pourquoi cette supercherie ?
Comme
la place m’est mesurée ici, je prie les personnes que le débat intéresse de
vouloir bien se reporter à La Revue Hebdomadaire du 21 Avril, où je prends la défense des jeunes poètes créateurs
de notre époque, ceux que M. Marius André appelle des « bolchevistes
littéraires », parce qu’ils ne veulent plus écrire en vers réguliers, et
que plusieurs d’entre eux professent, parait-il, des opinions
avancées !...
Notez
que de leur côté les « révolutionnaires », puisqu’il faut se servir
de cette terminologie, pourraient fort bien s’insurger contre moi pour des
raisons semblables, en me reprochant d’avoir cité des catholiques et des
monarchistes parmi les meilleurs poètes novateurs de ma génération.
Moralité :
il ne faut jamais mêler la politique à la Poésie.
Mais
c’est l’erreur que M. Marius André s’est empressé de commettre.
Agréez,
Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments distingués.
Nicolas Beauduin.
Notre collaborateur
Marius André, à qui nous avons soumis cette lettre, nous écrit :
Pourquoi
je n’ai pas signalé dans ma chronique de la Revue de l’Amérique Latine que l’auteur de l’article paru dans la Revue Hebdomadaire, et que j’analysais,
n’était autre que moi ? Mais par un sentiment de modestie naturel qui
m’empêchait de proclamer que je me citais moi-même. Il n’y a là nulle
supercherie.
Pour
le fond du débat, je renvoie, comme M. Beauduin, les lecteurs qu’il
intéresse à la Revue Hebdomadaire du 21 avril.
« La vie
intellectuelle et artistique en France/ Revues et journaux français »,
Revue de l’Amérique latine (Paris),
2e
année, vol. v, n°18, juin
1923, p. 188.
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