Une bonne nouvelle pour
les bibliophiles impécunieux par ailleurs amateurs de littérature brésilienne.
On s’en avise : fin
2014, les éditions portugaises A Bela e
o Monstro (de Lisbonne) lançaient la série « 800 anos de literaturas em português : 8 países, 15 obras
fundamentais da lusofonia », promue comme une « colecção de 1as edições facsimiladas,
algumas verdadeiras pérolas de raridade ».
Ô surprise : en janvier 2015, le volume 14 de cette collection n’était autre que le recueil Pau Brasil d’Oswald de Andrade — une « véritable perle de rareté », en effet, publiée en 1925 à Paris, à l’enseigne du Sans Pareil grâce à l’entremise de Blaise Cendrars, avec la couverture superbe (de design et d’intelligence conceptuelle) et les illustrations internes de Tarsila do Amaral.
Rappelons qu’au Brésil, le
chercheur Jorge Schwartz s’en était
déjà chargé, incluant l’opus emblématique d’Oswald de Andrade dans la belle Caixa
modernista (coéditée en 2003
par les presses de l’USP et de l’UFMG), un coffret proposant des fac-similés de
divers documents relatifs au modernisme brésilien — et devenu lui-même une autre « perle de rareté ».
Enfin, voilà qui en dit assez sur la valeur symbolique
acquise par la « poésie bois-brésil » d’Oswald de Andrade…
Et pendant ce temps, à
Paris même, au Centre Pompidou, dans
l’exposition-dossier « Oswald de
Andrade, passeur anthropophage » (sous la responsabilité de Leonardo Tonus), on expose prétendument
un exemplaire de l’édition princeps du
même Pau Brasil — exemplaire qui n’est
en l’occurrence, c’est assez visible, qu’un jeu de photocopies relié de l’édition
originale ! (On y reviendra.)