Patrícia
Galvão (Pagu)
Matérialisme & zones
érogènes
(Autobiographie précoce)
traduction
du portugais (Brésil),
avant-propos,
glossaire & chronologie
par
Antoine Chareyre
Le
Temps des Cerises (Montreuil), coll.
« Récits des libertés »
14×19,5 cm, 201 p., 15€ - en
librairie le 7 mars
Voici
l’autobiographie précoce d’une étonnante révolutionnaire, la fameuse Pagu, qui
rédigea cette lettre-confession en 1940, après quatre années passées dans les
geôles de la dictature. Elle y fait le bilan méticuleux, critique et sans
concession, de ses trente années d’existence et tout particulièrement de son
engagement communiste, un parcours politique fulgurant et erratique. Mais tout
en évoquant les espoirs, périls et déceptions de la lutte clandestine, son
récit aborde de front, à partir d’une expérience à la fois singulière et
exemplaire, la question de la condition féminine sous tous ses aspects.
Ce
témoignage inestimable, d’autant plus sincère et radical qu’il n’était pas
destiné à la publication, n’a été révélé au Brésil qu’en 2005, venant conforter
une légende déjà bien établie. Au-delà de l’anecdote et du contexte proprement brésilien,
il conjugue, dans une écriture intime et poignante, une réflexion sur les
possibilités de transformation sociale et un autoportrait viscéralement
féministe. Ce sont aussi les coulisses, sombres et tragiques, du roman Parc industriel déjà disponible en français aux éditions Le Temps des Cerises.
Patrícia Galvão
(1910-1962), dite Pagu, grandit à São Paulo où elle rejoint le groupe de la Revista de Antropofagia
(1928-1929), dernière manifestation du modernisme brésilien. Elle y rencontre
l’écrivain Oswald de Andrade, qu’elle épouse et dont elle a un enfant, et se
lance avec lui dans le militantisme d’extrême gauche au lendemain du coup
d’État de 1930, d’abord en publiant le journal politico-satirique O Homem
do Povo (1931). Membre turbulent du Parti
communiste, première femme à connaître la prison pour motifs politiques dans
l’histoire du Brésil (dès 1931), elle se consacre corps et âme à la cause
révolutionnaire et publie sous pseudonyme Parque industrial (1933), premier roman prolétarien apparu au
Brésil. Arrêtée en 1936, au lendemain d’une révolution communiste manquée, elle
passe quatre années en prison, aux pires heures de l’ère Vargas. À partir de
1940, elle se consacre notamment à sa carrière dans le journalisme.
Inédit
en français
Ouvrage publié avec le soutien du Ministère de la Culture du Brésil / Fondation Bibliothèque Nationale
*
De
la même auteure,
Pagu, alias Mara Lobo, a essayé de raconter dans ce livre, avec un maximum de littérature pour un maximum d’efficacité, la vie et les luttes des travailleuses de l’industrie textile du quartier du Brás, à São Paulo.
C’est un roman prolétaire. Le premier, en 1933, au Brésil.
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