15 juillet 2018

 À propos d'un inédit mexicain

« Entre Picasso et Diego Rivera, Xavier Icaza dresse sa tente multicolore. Les vents convergent autour d’un cône figurant un cratère — le Popocatepetl ? — d’où surgit la fumerole d’un haut-parleur de radio, en forme d’aérostat. Autour de la tente, un chapelet pyrotechnique. À la porte, Xavier Icaza, grimé en Indien — un peu boulevard* —, feint une attitude sévèrement comique de professeur et proclame : “Il y a deux chemins pour arriver à la connaissance transcendantale : le chemin du raisonnement et le chemin de la sensation ‘méritée’. Le peuple, généralement pieds nus, ne peut marcher que sur le sable chaud du second, et le premier, même ceux qui ont des chaussures ne l’empruntent pas, parce qu’ils ont entendu dire qu’il n’est guère hygiénique, et ils ont raison ! En outre, le chemin du raisonnement est plein de poteaux indicateurs, et l’autre, au contraire, nous donne l’impression de découvrir et d’inventer nous-mêmes chaque paysage, et c’est ce qui plaît à Panchito Chapopote. Je vous présenterai — poursuit Icaza à la porte de sa tente — ce Veracruzano typique, et il vous conduira au cœur même du Mexique afin que vous le voyiez palpiter au rythme authentique de 1928. Vingt minutes d’attention. Pas question de statistiques ni d’articles de fond. Des sensations. Il n’y a rien qu’à voir, entendre et sentir. Les trois impressions, mêlées, sont le détonateur de l’intuition, au contact duquel celle-ci s’enflamme en feux de Bengale et roussit gracieusement la vérité, comme par hasard.” »

C’était Ramón J. Sender qui nous présentait Xavier Icaza qui nous présentait son Panchito Chapopote. Plutôt tentant, n’est-ce pas ?

(Une traduction en préparation, tenez-vous bien.)

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