26 mars 2018

Vient de paraître



Haroldo de Campos
De la raison anthropophage
et autres textes

Traduction du portugais (Brésil)
et préface d’Inês Oseki-Dépré

Nous (Caen), coll. « Now », 2018
139 p., 18€



Présentation de l’éditeur :

Ce volume rassemble un choix de textes théoriques d’Haroldo de Campos, jusqu’ici inédits en français. Aussi incisifs que novateurs, ils témoignent de la virtuosité analytique de l’auteur brésilien, qui a fait de lui le grand interlocuteur de l’avant-garde sud-américaine, que ce soit pour la poésie, pour la musique ou pour les arts plastiques.

Dans ces textes, parmi les plus emblématiques d’Haroldo de Campos, il est question notamment de l’« anthropophagie » — définie comme « dévoration critique du legs culturel universel », comme processus « cannibale » assumé, rendant possible un rapport renouvelé, non asservi, de la culture brésilienne et sud-américaine à la tradition occidentale. Mais aussi de la traduction comme création à part entière et fidélité à la forme ; d’art aléatoire et de modernité comme « invention d’une tradition » ; ou encore de la « poésie concrète » (qui s’étend, dans les analyses de Campos, de Homère à Dante, de Mallarmé à Pessoa…) comme limite extrême de la poésie, poésie « pour », poésie de l’à-présent…

Haroldo de Campos (1929-2003) :
poète et critique brésilien, traducteur d’Homère, de Joyce, de Mallarmé et de Dante, co-fondateur du groupe et de la revue Noigandres avec son frère Augusto, il fut l’un des initiateurs de la poésie concrète brésilienne. Il est l’un des poètes et essayistes les plus connus d’Amérique du sud. Ses travaux critiques, érudits et inventifs, prennent source dans son activité de poète et de traducteur et en sont inséparables.

*

Le commentaire de Bois Brésil & Cie :

Cet ouvrage — symboliquement « achevé d’imprimer le 11 janvier, jour de la naissance d’Oswald de Andrade » — réunit 5 articles préfacés et annotés par la traductrice, dont tous ne sont pas strictement inédits en français. « De la traduction comme création et comme critique » [tiré d’un ouvrage de 1962] a paru dans la revue Change en 1972. « L’art sur l’horizon du probable » [tiré d’un ouvrage de 1969] était encore inédit. Le texte éponyme, « De la raison anthropophage : dialogue et différence dans la culture brésilienne » [tiré d’une revue de 1981] a paru dans Lettre internationale en 1989. « Translucifération » [tiré d’un ouvrage de 1981] a paru dans Ex en 1985. « Poésie et modernité : de la notion de l’art à la constellation. Le poème post-utopique » [tiré d’un ouvrage de 1997] a paru dans Banana Split en 1985.

Quant à savoir pourquoi il aura fallu si longtemps pour voir ces quelques textes essentiels réunis en volume, et pourquoi la production théorique et critique de Haroldo de Campos — une contribution majeure et toujours suggestive à la théorie littéraire moderne — n’est pas davantage traduite en français, c’est une question que je laisse pour d’autres occasions polémiques.

Ceux qui n’en auraient pas assez pourront aussi se reporter sur le petit volume Une poétique de la radicalité (Essai sur la poésie d’Oswald de Andrade) (trad. d’A. Chareyre, Les Presses du réel, coll. « L’écart absolu », 2010), traduction autonome de la longue préface, restée fameuse, à l’œuvre poétique d’Oswald de Andrade (Bois Brésil, etc.) qui fut une source d’inspiration centrale chez Haroldo de Campos — en témoigne le titre ici retenu.

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