Tiens
donc. On s’en avise avec quelque retard, mais voici que vient de paraître, de
Béatrice Joyeux-Prunel, Les Avant-gardes artistiques, 1918-1945 : une histoire transnationale (Gallimard, « Folio Histoire », 1186p., 14,60€).
Il
fallait bien s’attendre à trouver, dans ce deuxième volet d’une série présentée
comme une nouvelle approche géopolitique et sociologique de l’histoire de l’art,
quelque référence au modernisme brésilien. Ou bien ce serait tout de même problématique,
pour un ouvrage de cette ampleur et avec pareille ambition. Nos attentes seront
manifestement comblées, comme le confirme par avance un article de presse,
signalant que l’auteur « privilégie aussi l’étude
d’artistes “plus ou moins gâtés par les historiens”, leurs biographies, leurs trajectoires
géographiques, esthétiques et marchandes. Par exemple, on suit le parcours de
la Brésilienne Anita Malfatti, formée à Berlin puis à New York, dont
l’exposition à São Paulo entre 1917 et 1918 fut très controversée, et suscita
la fondation du modernisme brésilien. La diaspora artistique brésilienne, qui
vint se frotter au milieu parisien et à l’avant-garde européenne, revint
persuadée d’avoir à fonder sa propre voix. » (Frédérique Roussel, « L’art en mouvements perpétuels », site de Libération, 21 juin — article heureusement illustré par un tableau de Tarsila do Amaral).
La « diaspora
artistique brésilienne » venue « se frotter au milieu parisien » ?
Gageons donc que les curieux glaneront aussi, au-delà de Malfatti et de la
genèse du groupe moderniste de São Paulo, des mentions bien informées et point
trop sommaires à Tarsila do Amaral et Oswald de Andrade (là, attention, hein…), peut-être à Paulo Prado, Sérgio Milliet, Di Cavalcanti, Vicente do Rego Monteiro et
quelques autres.
En dehors
des publications très spécialisées, il n’est pas si fréquent qu’un ouvrage en
français, érudit mais destiné somme toute à un assez vaste lectorat, fasse ainsi
cas de l’existence et des enjeux du modernisme brésilien, littéraire ou
artistique, légitimement intégré au mouvement mondial de la modernité. Un prolongement nécessaire, sans doute, à l’exposition « Modernités
plurielles » accrochée tantôt au Centre Pompidou, et qui réservait
justement toute une salle, frustrante forcément, à cette modalité brésilienne des dites « avant-gardes
historiques », à ce jour très inégalement cartographiées.
On ira
lire, & vite !
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