27 juin 2017

Où l'on parle du modernisme brésilien


Il fallait bien s’attendre à trouver, dans ce deuxième volet d’une série présentée comme une nouvelle approche géopolitique et sociologique de l’histoire de l’art, quelque référence au modernisme brésilien. Ou bien ce serait tout de même problématique, pour un ouvrage de cette ampleur et avec pareille ambition. Nos attentes seront manifestement comblées, comme le confirme par avance un article de presse, signalant que l’auteur « privilégie aussi l’étude d’artistes “plus ou moins gâtés par les historiens”, leurs biographies, leurs trajectoires géographiques, esthétiques et marchandes. Par exemple, on suit le parcours de la Brésilienne Anita Malfatti, formée à Berlin puis à New York, dont l’exposition à São Paulo entre 1917 et 1918 fut très controversée, et suscita la fondation du modernisme brésilien. La diaspora artistique brésilienne, qui vint se frotter au milieu parisien et à l’avant-garde européenne, revint persuadée d’avoir à fonder sa propre voix. » (Frédérique Roussel, « L’art en mouvements perpétuels », site de Libération, 21 juin — article heureusement illustré par un tableau de Tarsila do Amaral).

La « diaspora artistique brésilienne » venue « se frotter au milieu parisien » ? Gageons donc que les curieux glaneront aussi, au-delà de Malfatti et de la genèse du groupe moderniste de São Paulo, des mentions bien informées et point trop sommaires à Tarsila do Amaral et Oswald de Andrade (là, attention, hein…), peut-être à Paulo Prado, Sérgio Milliet, Di Cavalcanti, Vicente do Rego Monteiro et quelques autres.

En dehors des publications très spécialisées, il n’est pas si fréquent qu’un ouvrage en français, érudit mais destiné somme toute à un assez vaste lectorat, fasse ainsi cas de l’existence et des enjeux du modernisme brésilien, littéraire ou artistique, légitimement intégré au mouvement mondial de la modernité. Un prolongement nécessaire, sans doute, à l’exposition « Modernités plurielles » accrochée tantôt au Centre Pompidou, et qui réservait justement toute une salle, frustrante forcément, à cette modalité brésilienne des dites « avant-gardes historiques », à ce jour très inégalement cartographiées.

On ira lire, & vite !

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