La réédition fac-similé du recueil Pau Brasil, procurée il y
a de cela un an par les éditions
A Bela e o Monstro (Lisbonne), nous apporte une de ces grandes petites
trouvailles propres à exciter l’intérêt des oswaldophiles.
La reproduction a
été réalisée en effet sur un exemplaire qui se trouve orné de la dédicace
autographe que voici :
[POUR BACHARACH POète OSW / ALD COMMERçant / 15-1-27 / São Paulo]
…où se confirme, dans la plaisante interpolation
des statuts poète/commerçant, la propension d’Oswald à trouver de la poésie
partout, et à définir corollairement la « poésie bois brésil » comme
une (bonne) affaire commerciale.
(Au passage cette dédicace nous indique toutefois
qu’en janvier 1927, Oswald de Andrade en était encore à distribuer lui-même, parmi ses
proches et relations diverses, les exemplaires de l’édition sortie en
juillet/août 1925 des presses du Sans Pareil, à Paris.)
René Bacharach & Tarsila do Amaral (Fazenda Santa Teresa do Alto, 1927) |
Le dédicataire, le Français (René) Bacharach apparaît parfois, mais
plus que succinctement, dans les études critiques et biographiques autour d’Oswald
de Andrade.
Rencontré vraisemblablement à Paris, il fut de passage au Brésil
vers 1927-1928, et on le vit frayer alors parmi les hôtes de la Fazenda Santa
Teresa do Alto, villégiature champêtre du couple Oswald-Tarsila, « Tarsiwald »…
L’historienne d’art Aracy A. Amaral (dans sa biographie Tarsila, sua obra e seu tempo, 1975) indique, d’après un témoignage
tardif de Tarsila do Amaral elle-même, que « le surréaliste français René
Bacharach […] discutait du surréalisme avec Oswald de Andrade, qui n’était pas
d’accord avec lui ».
L’étiquette surréaliste appliquée à ce Bacharach me
semble plus que sujette à caution (il n’apparaît nullement, par exemple, dans
la base du site de l’APRES, Association pour la Recherche et l’Étude du
Surréalisme). Du moins était-il personnellement lié, il est vrai, à certains
membres du groupe surréaliste, comme Benjamin Péret (qui allait apparaître
lui-même comme un compagnon de route éphémère du mouvement anthropophage) :
sans doute un riche amateur… C’est certainement le même « René Bacharach »
qui fut le propriétaire (à une époque qui reste à déterminer) des magasins « Aux
1000 cravates », et l’on sait le goût d’Oswald et de son épouse d’alors
pour la mode parisienne. (Le nom fut encore porté par un grand écuyer (1903-1991)
par ailleurs amateur de poésie et connaisseur de la langue portugaise.)
De qui
s’agissait-il, exactement ? On attend de plus amples informations.
Bacharach (?) avec Oswald de Andrade (chantant), Tarsila (sous l'ombrelle) & Mario de Andrade (au piano) (Fazenda Santa Teresa do Alto, 1927) |
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