15 février 2015

La critique d’avant-hier soir / Lancement Pagu (13)

Notes
Pagu

São Paulo vient de se réaffirmer à l’avant-garde littéraire qu’elle occupe avec l’apparition d’un roman social de Mara Lobo (Pagu) intitulé Parc industriel et qui a pour sujet la lutte déjà définie dans le grand centre économique du pays entre la classe capitaliste et la classe prolétaire. Ce livre, qui a rencontré un grand succès de librairie, est écrit avec une liberté inouïe mais sans perdre sa finalité de propagande sociale.
Dans le Jornal do Brasil, le célèbre critique et académicien João Ribeiro l’a considéré comme un travail merveilleux et poignant dans presque toutes ses pages.
Les personnages de Parc industriel sont tirés sur le vif de la société pauliste et de ses milieux prolétaires.
En eux se rencontrent et s’entrechoquent les différents courants idéologiques qui définissent la lutte des classes, toujours plus aiguë dans le développement de la crise mondiale.
L’atmosphère de désagrégation des classes possédantes met en relief la lutte prolétaire qui s’agite dans la São Paulo du capital et du travail. Le langage cru des dialogues de Parc industriel résulte de la copie fidèle de ce qui se passe dans l’un et l’autre secteur. C’est en fin de compte le langage d’un livre impressionnant, qui ne peut avoir de plus grande fatalité. Le nouveau Brésil, résultat des transformations économiques, politiques et sociales postérieures à octobre 1930, a trouvé en Mara Lobo ou Pagu (dont le véritable nom est Patrícia Galvão) un notable conservateur qui en outre possède le sens dramatique et social des situations de classe.
Parc industriel constitue de fait un excellent début d’écrivain, bien plus important que les poèmes inédits qui ont classé Pagu dans le concours lancé par la revue O Malho pour savoir quelle est la plus grande poétesse brésilienne actuelle.
Pagu, qui a adopté ce pseudonyme il y a plusieurs années, dans le journalisme de São Paulo, va désormais partir pour Leticia, comme correspondante de guerre de différents journaux.

(Anonyme, « Notas / Pagu »,
Diário da Manhã, Vitória (Espírito Santo), jeudi 9 mars 1933, p. 1.)



À paraître :
Patrícia Galvão (Pagu)
Parc industriel
(roman prolétaire)
Inédit en français
Prologue de Liliane Giraudon
Le Temps des Cerises
mars 2015

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