31 décembre 2014

Les couvertures du (post-)modernisme brésilien / Lancement Pagu


Mara Lobo
[Patrícia Galvão, dite Pagu, 1910-1962]
Parque industrial
(Romance proletário)
São Paulo, s. n., 1933
145 p.

Couverture anonyme, attribuée à Lívio Abramo (1903-1992).

Pas d’achevé d’imprimer, pas de justification de tirage. Ouvrage diffusé à partir du 31 décembre 1932 ; 2e tirage supposé en janvier 1933.

*
Mise à jour :

14 décembre 2014

Les couvertures du Modernisme brésilien (ou presque)


Jean Gravigny
[Fernand Aubier (1876-1961)]
Montmartre en 1925
Édition définitive augmentée de quelques notes curieuses
et particulièrement d’une étude plus complète sur la galanterie à Montmartre
Paris, Éditions Montaigne, « Coll. du Gai Savoir » (n°1), 1925
14x19 cm, 181 p.

Couverture en couleurs et dessins de Vicente do Rego Monteiro [1899-1970].

Achevé d’imprimer le 29 avril 1925 sur les Presses des artisans imprimeurs, F. Lefèvre directeur (23, rue de la Mare, Paris).

13 octobre 2014

Là où il faut être (rappel)

Plus que quelques semaines pour visiter l’exposition « Modernités plurielles » du Centre Pompidou et y trouver :

des toiles
de
Tarsila do Amaral
(la fameuse et trop rare Cuca !),
Vicente do Rego Monteiro,
Emiliano Di Cavalcanti,
et
Lasar Segall,

Tarsila, A Cuca (1924)


des textes et citations
de
Oswald de Andrade,
Mário de Andrade,
Flávio de Carvalho,
et
Luís Aranha*,


la revue Klaxon
et
les catalogues dexposition de Tarsila à Paris.

Tout cela, pêle-mêle, dans les salles contiguës « Anthropophagie » et « Futurisme international ».

Qu’on se le dise.


* Avec 3 vers tirés du « Poème Pythagore », qui ne se seraient jamais trouvés là, de fait, sans l’édition française de Cocktails (Poèmes choisis), suivi d’une étude par Mário de Andrade, choix, trad., préf. et notes par A. Chareyre, Toulon, La Nerthe, « Collection Classique », 2010, 116p., 20€. [présentation ici : http://boisbresilcie.blogspot.fr/2010/11/qui-connait-luis-aranha.html]

Exposition : « Modernités plurielles, 1905-1970 » (commissaire général : Catherine Grenier ; commissaires associés : Clément Chéroux, Cécile Debray, Michel Gauthier, Aurélien Lemonier), Centre Pompidou (niveau 5), du 23 octobre 2013 au 26 janvier 2015.
Catalogue : C. Grenier (dir.), Modernités plurielles, 1905-1970, 256p., 300 ill. (album, même titre, 60p., 100 ill.).

Première recension de cette partie de l’exposition, ici-même :
http://boisbresilcie.blogspot.fr/2013/10/la-ou-il-faut-etre.html

8 octobre 2014

Luis Aranha à l'université : cocktail ! (événement ajourné)

Voix singulière de la génération moderniste de 1922, proche de Mário de Andrade, collaborateur de KlaxonLuís Aranha (1901-1987)  « le taciturne », comme l’écrivit Blaise Cendrars qui ne croyait peut-être pas si bien dire  abandonna toute ambition littéraire vers 1924, définitivement. Son œuvre  un petit ensemble de 26 poèmes archivés sitôt réunis sous le titre Cocktails , restée à létat de tapuscrit et promise à l’oubli, amplement commentée par Mário de Andrade en 1932, fut publiée en volume pour la première fois (et dernière ?) en 1984 au Brésil, traduite en français en 2010*, puis en espagnol en 2012… Figure presque parfaite, en somme, de linédit et du posthume.
Or voilà que la poésie discrètement incontournable de Luís Aranha fait l’objet d’une thèse universitaire qui promet, enfin, d’en proposer une analyse et une interprétation véritables, nécessaires, attendues.

Soutenance de thèse
en Théorie et Histoire littéraire

Uma leitura de Cocktails
Justaposição de imagens e associação de ideias
na poesia de Luís Aranha

par Júlio Bernardo Machinski

sous la direction de
Maria Eugênia Boaventura

le 14 novembre 2014 à 14h30
à l’Instituto de Estudos da Linguagem
de l’Universidade de Campinas (IEL-Unicamp)

Membres du jury :
Leandro Pasini (UNIFESP)
Ivan Francisco Marques (USP)
Augusto Massi (USP)
Rui Moreira Leite (USP)

Résumé :
À travers ses poèmes à caractère moderniste, dont le registre lyrique se fonde sur la réélaboration d’emprunts aux expressions poétiques des avant-gardes européennes, Luís Aranha propose une reconstitution dionysiaque et critique, fondée sur l’ironie et l’humour, du processus de transformation du paysage urbain de São Paulo, ainsi que des modes de vie au début du XXe siècle, conséquence du soudain développement technologique de la dite seconde révolution industrielle. À cette fin, le poète a recours, en particulier, aux procédés formels futuristes et cubistes que sont le collage, la rupture syntaxique, la juxtaposition d’images et l’association d’idées. De la sorte, Aranha contribue de manière significative au renouvellement du code littéraire brésilien en un moment de transition entre la poésie post-romantique et la poésie moderniste. Ce travail analyse un ensemble de dix poèmes choisis dans Cocktails, en suivant le dialogue établi par Luís Aranha avec quelques noms de la poésie française moderne, en particulier Rimbaud, Cendrars et Apollinaire. [trad. A. C.]


* En librairie :
Luís Aranha, Cocktails (Poèmes choisis)
suivi d’une étude par Mário de Andrade
Choix, trad. du portugais (Brésil), préf. et notes par Antoine Chareyre
Toulon, La Nerthe, « Collection Classique », 2010, 116p., 20€

Faute d’être à Campinas pour assister à cet événement, on reliera également la préface de Juan Manuel Bonet à l’édition espagnole de Cocktails, traduite en français ici :
http://boisbresilcie.blogspot.fr/2012/06/propagande-transatlantique-8.html


Le blog Bois Brésil & Cie se proposera de rendre compte, prochainement, des principaux apports de cette thèse.

7 septembre 2014

Les couvertures du Modernisme brésilien (ou ce qu’il en reste)


Renato Almeida
[1895-1981]
Velocidade
[essai]
Rio de Janeiro, Edição Schmidt, 1932
13x19 cm, 133 p.

Achevé d’imprimer le 16 novembre 1932 sur les machines de la Gráfica Kosmos (Rio de Janeiro).


6 septembre 2014

Les couvertures du Modernisme brésilien (ou ce qu’il en reste)


Guilherme de Almeida
[1890-1969]
Meu
(Livro de estampas)
[poèmes]
São Paulo, chez l’auteur, 1925
14x19 cm, 90 p.

Couverture illustrée par Paim [Antonio Paim Vieira, 1895-1988].

Achevé d’imprimer le 10 avril 1925 à la Tipografia Paulista de José Napoli e Comp. (São Paulo), avec 4 ex. sur papier Fabriano numérotés et signés par l’auteur.

5 septembre 2014

(Hommage à Mário de Andrade, l’apprenti photographe)

N.B. : Rentré tout chaud du Brésil, le rédacteur du blog Bois Brésil & Cie reprend ses activités intermittentes.

2 juillet 2014

Propagande transatlantique - Copinage pan-latino-américain



Urbe 1924
Metropolis 1929
City 2010
Métropole 2013


Vient de paraître, en anglais et comme hors de saison (?), une intéressante réflexion critique sur le recueil fameux du stridentiste mexicain Manuel Maples Arce, l’inénarrablement intitulé Urbe (Super-poema bolchevique en 5 cantos) (1924), en écho à la nouvelle traduction américaine du poème par Brandon Holmquest, City, parue en 2010 chez Ugly Duckling Presse (New York), laquelle vint succéder à celle de John Dos Passos, Metropolis, lancée dès 1929 (par ailleurs reprise dans l’anthologie de Jed Rasula et Tim Conley, Burning City : Poems of Metropolitan Modernity, chez Action Books en 2012).

Ça se passe en ligne, sur The Volta Blog, et c’est signé Zoe Tuck :

Pendant ce temps, on peut lire en français (et en espagnol) ce Métropole ainsi que toute la poésie stridentiste de Maples Arce, depuis 2013 grâce au Temps des Cerises (et à quelques critiques attentifs) :

Qu’on se le dise !

29 juin 2014

Un poème

RIO DE JANEIRO
par
Oliverio Girondo


La ville imite, dans le carton, une ville de porphyre.

Des caravanes de montagnes campent dans les environs.

Le « Pain de Sucre » suffit à napper de sirop toute la baie….. Le « Pain de Sucre » et son téléphérique, qui va perdre l’équilibre faute d’une ombrelle de papier.

Avec leurs faces peinturlurées, les constructions sautent les unes par-dessus les autres et quand elles sont en-haut, elles redoublent d'ardeur, pour que les palmiers leur donnent un coup de plumeau sur le crâne.

Le soleil ramollit l’asphalte et les fesses des femmes, fait mûrir les poires de l’électricité, souffre un crépuscule, sur les boutons d’opale que les hommes utilisent jusque pour fermer leur braguette.

Sept fois par jour, on arrose les rues avec de l’eau de jasmin !

Il y a de vieux arbres pédérastes, fleuris de roses thé ; et de vieux arbres qui avalent les gamins qui jouent à l’arc sur les promenades. Des fruits qui en tombant font un trou énorme sur le trottoir ; des noirs qui ont des peaux de tabac, les paumes des mains faites de corail, et des sourires insolents de pastèque.

Pour seulement quatre cents mil-réis on commande un café, qui parfume tout un quartier de la ville pendant dix minutes.

RIO DE JANEIRO, NOVEMBRE 1920.



Poème trad. de l’espagnol (Argentine), tiré de Oliverio Girondo, Veinte poemas para ser leídos en el tranvía [Vingt poèmes à lire dans le tramway], ill. de l’auteur [peintes par Ch. Keller], éd. achevée d’imprimer le 15 décembre 1922 sur les presses de Coulouma, à Argenteuil, tirée à 850 ex. numérotés, sur papier Vélin pur fil Lafuma, et 150 ex., sur le même papier, hors commerce, signés par l’auteur, 24x32cm, n. p.

3 juin 2014

Là où il faut être

# Rendez-vous
le samedi 14 juin à 15h
sur le stand du Temps des Cerises
au 32e Marché de la Poésie
(place Saint-Sulpice, Paris 6e)
pour une
signature,
par son traducteur même,
du livre :

Manuel Maples Arce
Stridentisme !
Poésie & Manifeste
(1921-1927)

Édition bilingue & illustrée

Éd. & trad. de l’espagnol (Mexique)
par Antoine Chareyre


Le Temps des Cerises (Paris), coll. « Commun’art »
16 x 16 cm, 372p., 25€
(paru le 14 novembre 2013)

# 4e de couverture :
Mexico, 1921 : un jeune poète placarde au coin des rues un confondant Comprimido estridentista, synthèse des multiples « ismes » d’Europe à l’usage du Mexique postrévolutionnaire. Avec ce manifeste, Maples Arce (1900-1981) fonde le Stridentisme, l’une des premières et des plus significatives avant-gardes d’Amérique latine. Une demi-décennie durant d’agitation culturelle, de nouveaux manifestes collectifs et de revues éphémères, il publie les recueils Andamios interiores, poemas radiográficos (1922), Urbe, super-poema bolchevique en 5 cantos (1924) et Poemas interdictos (1927). Au-delà des pièces d’anthologie, le présent volume entend donner à lire ces textes essentiels d’un auteur longtemps mésestimé, mais aussi, au gré d’un appareil critique, documentaire et iconographique fourni, à comprendre et à voir un mouvement encore méconnu en France. Ami de Diego Rivera et des muralistes, tôt salué par Borges, traduit par John Dos Passos, tiré des archives par Roberto Bolaño, le chef de file du Stridentisme méritait sans doute les soins de cette première édition d’ensemble en français.

# extraits de presse sur l’ouvrage :

Ouvrage publié avec le soutien du Programme d’Aide à la Traduction (PROTRAD) dépendant d’institutions culturelles mexicaines, et du Centre National du Livre (CNL).

29 mai 2014

Jouons un peu

Fort du nombre de ses non-lecteurs, jamais démenti et en hausse constante, le blog Bois Brésil & Cie. lance en toute inconscience ce grand jeu-concours :

Quel est le point commun
de ces trois ouvrages ?


(Les réponses, dûment justifiées et documentées, seront postées sous la forme de commentaire au présent message.)

21 mai 2014

La critique d'avant-hier soir

« Le sous-titre dont M. Paulo Prado accompagne son Portrait du Brésil nous donne la clef de son livre : c’est un essai sur la tristesse brésilienne. Cette tristesse est un fait : autochtones et voyageurs s’accordent à le reconnaître. […] Les pages que M. Paulo Prado consacre à [la conquête] sont si remarquables que nous ne pouvons qu’exprimer le profond regret qu’elles ne soient point accessibles au lecteur. En effet, l’ouvrage de M. Paulo Prado n’est pas traduit. Ne se trouvera-t-il pas quelque éditeur pour combler cette lacune ? […] son livre est un livre d’amour. C’est le livre d’un homme qui aime son pays et souffre de le voir encore “endormi dans son rêve colonial”, ne pressentant pas “le péril de rester en marge” de tout ce que peut apporter un état de choses nouveau qui, conclut l’auteur, permet tout au moins d’avoir “confiance en un futur qui ne peut être pire que le passé”. Et, à elle seule, cette mélancolie justifierait le titre de son livre. »

(Mathilde Pomès, « Les livres », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe (Paris), vol. XIX, n°6, juin 1936, p. 50-51)

En préparation :
Paulo Prado
Portrait du Brésil
(Essai sur la tristesse brésilienne)
trad. du portugais, notes et présentation par A. Chareyre

Vien(nen)t de paraître

Brésilographies


C’est en un mois de mai (1500) que se trouvait conclue la découverte du Brésil, « par hasard », par la flotte de Pedro Álvares Cabral partie pour les Indes, une trouvaille qui se trouva attestée dans la lettre de Vaz de Caminha à Dom Manuel Ier, roi du Portugal. Première relation de voyage au Brésil, invention tout à la fois d’un pays et d’une littérature, et date fondatrice d’une grande tradition d’émerveillement comme de perplexité, sans cesse renouvelée — Oswald de Andrade, dans le Manifesto da Poesia Pau Brasil de 1924, n’entendait-il pas raviver cette « joie de l’ignorance qui découvre » ? retombant en enfance dans le poème « Le 3 mai » : « J’ai appris avec mon fils de dix ans/ Que la poésie est la découverte/ Des choses que je n’ai jamais vues »… Et c’est en un autre mois de mai (2014) que paraissent coup sur coup deux ouvrages qui viennent nous rappeler à quel point cette fabrique textuelle du Brésil fut aussi une grande affaire française, avec ses grandes heures et ses errements, depuis le mystérieux navigateur Binot Paulmier de Gonneville, parti à son tour pour les Indes et abordant lui aussi par accident, tiens donc, les côtes brésiliennes en 1504. Ensemble, ils témoignent de la richesse et de la permanence de cette « relation » privilégiée, cet imaginaire français du Brésil. D’un côté, les 1231 pages de l’anthologie conçue par le spécialiste de la question, Régis Tettamanzi, Le voyage au Brésil (Anthologie de voyageurs français et francophones du XVIe au XXe siècle), nous invitent, à travers une table des matières pléthorique et particulièrement concertée, à une exploration en tous sens, au gré d’itinéraires historique, géographique, thématique et culturel, bien au-delà des synthèses ou simplifications vulgarisatrices. On y retrouvera, à côté de certaines pages consacrées, maints textes oubliés et toujours édifiants, significatifs de dispositions variées, signés par des auteurs les plus divers, de toutes les époques et de tous les métiers, religieux missionnaires, navigateurs, aventuriers, historiens, géographes, scientifiques, ethnologues ou sociologues, diplomates, artistes, poètes, littérateurs et essayistes, reporters… De l’autre, et comme une continuation, le journaliste Patrick Straumann, à qui l’on doit déjà deux volumes sur Rio de Janeiro et sur l’art baroque de l’Aleijadinho, réassume et actualise cette posture du voyageur français et en retient La meilleure part (Voyage au Brésil), une brève synthèse, entre l’essai et le récit de voyage. Ces deux publications ouvrent à leur façon une période où l’on va beaucoup parler du Brésil, et éditer à tour de bras (ça a déjà commencé).

Régis Tettamanzi (éd.), Le voyage au Brésil (Anthologie de voyageurs français et francophones du XVIe au XXe siècle), Robert Laffont, « Bouquins », 2014, 1231p.
Patrick Straumann, La meilleure part (Voyage au Brésil), Chandeigne, « Lusitane », 2014, 118p.

8 avril 2014

Vient de paraître - Copinage pan-latino-américain

Tandis que l’on fomentait, courant 1921 à São Paulo et Rio de Janeiro, le déclenchement officiel du mouvement moderniste brésilien, intervenu lors de la Semana de Arte Moderna programmée en février 1922, que se passait-il de comparable dans l’espace hispano-américain ? — Au Mexique, par exemple, en décembre 1921 : un jeune poète lançait, seul, une belle avant-garde à redécouvrir.
Trois ans après l’importation en France du « bois brésil » d’Oswald de Andrade et conçu, comme l’indique le retour du sous-titre « Poésie et Manifeste », en vertu de ce même concept visant à répondre à une certaine urgence intempestive : un nouveau vade-mecum des avant-gardes périphériques. On voit quelquefois paraître des livres qui normalement ne paraissent pas…


Manuel Maples Arce
Stridentisme !
Poésie & Manifeste
(1921-1927)

Édition bilingue & illustrée

Textes réunis & établis,
traduits de l’espagnol (Mexique),
présentés & annotés
par Antoine Chareyre

Le Temps des Cerises (Paris), coll. « Commun’art »
16 x 16 cm, 372p., 25€
(paru le 14 novembre 2013)



Mexico, 1921 : un jeune poète placarde au coin des rues un confondant Comprimido estridentista, synthèse des multiples « ismes » d’Europe à l’usage du Mexique postrévolutionnaire. Avec ce manifeste, Maples Arce (1900-1981) fonde le Stridentisme, l’une des premières et des plus significatives avant-gardes d’Amérique latine. Une demi-décennie durant d’agitation culturelle, de nouveaux manifestes collectifs et de revues éphémères, il publie les recueils Andamios interiores, poemas radiográficos (1922), Urbe, super-poema bolchevique en 5 cantos (1924) et Poemas interdictos (1927). Au-delà des pièces d’anthologie, le présent volume entend donner à lire ces textes essentiels d’un auteur longtemps mésestimé, mais aussi, au gré d’un appareil critique, documentaire et iconographique fourni, à comprendre et à voir un mouvement encore méconnu en France. Ami de Diego Rivera et des muralistes, tôt salué par Borges, traduit par John Dos Passos, tiré des archives par Roberto Bolaño, le chef de file du Stridentisme méritait sans doute les soins de cette première édition d’ensemble en français. [4e de couverture]

Ouvrage publié avec le soutien du Programme d’Aide à la Traduction (PROTRAD) dépendant d’institutions culturelles mexicaines, et du Centre National du Livre (CNL).



# Rendez-vous autour du livre…

Rencontre autour de la collection « Commun’art » des éditions Le Temps des Cerises, avec la participation de Juliette Combes-Latour, d’Henri Deluy et du traducteur de Maples Arce, événement organisé par l’association La Scène du Balcon en lien avec le thème du 16e Printemps des Poètes, « Au cœur des arts », le mercredi 19 mars à 19h30, Mairie du 2e arrondissement (8, rue de la Banque),

...Présentation de louvrage en présence du traducteur, lecture bilingue par les poètes Francis Combes et Pablo Urquiza, et débat, le mercredi 26 février à 19h30 à la Librairie Delamain (155 rue Saint Honoré, Paris 1er),

Table ronde avec Serge Fauchereau, Juan Manuel Bonet et le traducteur, le mercredi 15 janvier à 19h à l’Instituto Cervantes (7 rue Quentin Bauchart, Paris 8e),

…sur le site Poezibao pour lire l’« Avant-propos » du volume (donné en avant-première) : http://poezibao.typepad.com/poezibao/2013/10/carte-blanche-avant-propos-à-manuel-maples-arce-stridentisme-poésie-manifeste-1921-1927-par-antoine-.html,

…au Centre Pompidou, dans le cadre de l’exposition « Modernités plurielles, 1905-1970 », pour scruter un rare exemplaire du manifeste de fondation du Stridentisme.



# La presse en parle

« Par la grâce d’un érudit minutieux et passionné, voici que nous revient, superbement traduite, l’œuvre d’un poète mexicain dont le retentissement dans les années vingt du siècle dernier fut sans doute aussi grand que celui d’un Rubén Darío à la génération précédente. Sous forme de documents graphiques, de manifestes et d’une minutieuse étude des textes intégralement reproduits et traduits, le singulier mouvement « stridentiste » reparaît ici en une trajectoire ressuscitée. […] Ajoutons seulement que le travail du traducteur et commentateur, Antoine Chareyre, est tout à fait remarquable, tant par sa substantielle postface, qui est un véritable essai, que par les notes abondantes que pour une fois on a toujours plaisir à lire. »
(Jacques Fressard, « Maples Arce le stridentiste », La Nouvelle Quinzaine littéraire, n°1094, du 1er au 15 décembre 2013.)

« Le Temps des Cerises nous régale coup sur coup de deux livres délectables : Stridentisme !, un volume traduit par Antoine Chareyre, jeune traducteur dont nous n’avons pas eu l’occasion de parler encore, consacré à la figure d’un Mexicain notablement méconnu en France, Manuel Maples Arce, animateur du stridentisme dans les années 1920. […] »
(Éric Dussert, « Des nouvelles… », billet du 14 novembre 2013 sur L’Alamblog.)

« Il reste beaucoup de trouvailles à faire dans la jungle littérature des années 1920 […] témoign[e] de cette époque d’excitation confuse […] le Stridentisme ! du Mexicain Maples Arce, étonnant avatar du futurisme d’outre-Atlantique »
(Éric Dussert, « Proses de Dada », Le Matricule des Anges, n°150, février 2014.)

« Avant ce jour, Manuel Maples Arce n’avait été donné à lire qu’une fois aux lecteurs francophones : c’était en 1936 et c’était ses « Poèmes interdits » dont la traduction d’Edmond Vandercammen était destinée aux Bruxellois Cahiers du Journal des Poètes. Soixante-huit pages en quatre-vingt ans, ça n’était pas de trop pour ce Mexicain moderniste, auteur d’un Urbe, super-poema bolchevique en 5 cantos (1924) traduit par John Dos Passos en 1929 (N. Y., T. S. Book Company), ou des Poemas interdictos (Xalapa, Horizonte, 1927) dont la modernité indéniable avait échappé de ce côté de l’Atlantique.
Servi avec de très belles gravures sur bois d’époque dans un agréable et souple volume sur papier couché, ses œuvres sont désormais accessibles, traduites et commentées par Antoine Chareyre qui nous éclaire sur ce personnage. Et pour commencer par son manifeste stridentiste qui mérite citation : […]
On voit le gaillard. Si remarquable, au fond, qu’après un court passage par l’oubli, il traverse deux romans contemporains, l’Ombre de l’ombre de Paco Ignacio Taibo II (Rivages, 1992) et surtout Les Détectives sauvages (1998 ; Folio, 2010) du regretté Chilien Roberto Bolaño (1953-2003). Indice sur le double intérêt du personnage Manuel Maples Arce et de sa poésie qui se faufile entre « Paroxysme », « Révolution » et « Saudade ».
À l’époque où les avant-gardes se pressaient à s’en user les coudières, il est juste de rendre au Stridentisme sa place et ses écrits. La « Chanson depuis un aéroplane » suffirait presque, d’ailleurs, à le faire anthologiser, ainsi que ses odes à la ville, à la révolution, et ses trouvailles, comme celle du « romantisme cannibale de la musique yankee ». Plein de charme et de vigueur, il est le frère des poètes des années 1920, celui qui revient et que l’on ne peut plus négliger. »
(Éric Dussert, « Manuel Maples Arce et le stridentisme », billet du 16 mars 2014 sur L’Alamblog.)

« L’éternelle juvénilité des avant-gardes paraît une nouvelle fois prouvée, avec ce livre d’Antoine Chareyre, qui rend au poète mexicain Manuel Maples Arce la place qui lui revenait déjà de droit parmi les inventeurs poétiques des années vingt du XXe siècle. Car il aura fallu qu’un Mexicain né en 1900, un Chilien né en 1953, un Français enfin, né dans les années quatre-vingt, tous trois jeunes poètes, l’un traducteur, se rencontrent par-delà les générations pour que naisse enfin cette édition en français du manifeste inaugural et des recueils de poésie stridentistes du premier d’entre eux.
Mexico, 1921 : Manuel Maples Arce, 21 ans, lance tel un brûlot le premier manifeste stridentiste, imprimé sur une feuille volante qu’il placardera sur les murs du centre de la ville. La feuille est vouée à être périodique, elle porte un numéro 1, elle s’intitule Actual. Hoja de vanguardia. Mexico, 1976 : Roberto Bolaño, 23 ans, lui-même membre fondateur de la néo-avant-garde poétique des infraréalistes, proclame la parenté entre les deux mouvements […]. Qu’ils étaient donc alors relégués au second plan, les stridentistes ! Évincés, et rondement, du futur canon littéraire dès la fin des années vingt, par les poètes du trop sage groupe des “Contemporáneos” mexicains […]. Mais la justice poétique est encore la meilleure, et c’est dans la fiction des Détectives sauvages que le redresseur de torts Bolaño, devenu romancier, achèvera de rendre leur honneur de poètes aux stridentistes. C’est là aussi, dans ce roman d’aventures où art et vie ne font qu’un, […] qu’Antoine Chareyre trouvera la confirmation de l’importance du mouvement stridentiste. Paris, 2013 : Antoine Chareyre, le plus âgé des trois, publie Stridentisme !
[…] L’édition d’Antoine Chareyre est précieuse car les poèmes sont présentés en version bilingue, les maquettes et couvertures initiales des recueils, reproduites en fac-similé. Et c’est l’esprit même du groupe stridentiste qui apparaît là, fondé sur la complicité entre écrivains et artistes visuels […]. Le format du livre édité par le Temps des Cerises se prête élégamment à cette mise en valeur de l’interprétation réciproque des textes et des images. »
(Florence Olivier, « Notes de lecture », Europe, n°1020, avril 2014, p.343-345.)

« Ces œuvres, oubliées et sous-estimées, sont remises en lumière par cet ouvrage. [...] Le stridentisme étant encore méconnu en France, l’ouvrage affiche son but didactique. La partie « Dossier » souhaite ainsi guider et éclairer le lecteur à l’aide de documents d’époque. On découvre des reportages et des comptes rendus mais également des articles et propos de Maples Arce […]. La postface permet enfin une approche historique des textes et du parcours du poète. Plus qu’un simple recueil de textes, l’ouvrage souhaite faire connaître cet élan intellectuel souvent ignoré. […] Les fondements, les motivations et la portée du stridentisme sont ainsi mis en lumière, une lumière qui jette encore des feux pour notre temps. »
(Ambre Blondeau« Stridentisme », La Revue du Projet, n°38, juin 2014, en ligne : http://projet.pcf.fr/55902)

قليلون هم الأشخاص في العالمَين العربي والغربي الذين سمعوا باسم مانويل مابليس آرس 1900 - 1981، علماً أنه شاعر كبير أسس في المكسيك حركة طليعية مجيدة عُرفت تحت تسمية"الصريرية"Stridentisme وترك بيانات ونصوصاً شعرية ونقدية ومجلات لا تقل أهميةً براديكاليتها وشحنتها الثورية عن تلك التي أصدرتها الطلائع الأوروبية في الفترة ذاتها. هذا ما يتجلى في الكتاب الضخم الذي أصدرته حديثاً دار Le Temps des Cerises الباريسية ويتضمن في جزئه الأول الترجمة الفرنسية لدواوين مابليس آرس الثلاثة والبيانات الأربعة لحركته، وفي جزئه الثاني وثائق تاريخية تنير الظرف الذي نشط فيه، هو ورفاقه، وتسمح بالتالي بفهم حياتهم وأُسس اقتراحاتهم وأبعادها داخل المكسيك وداخل الفضاء الطليعي الدولي عموماً.
(Antoine Jockey, « كتابات مابليس آرس وحركته الطليعية في كتاب . حركة "الصريرية" المكسيكية تعود الى واجهة الشعر العالمي », Al Hayat, 22 novembre 2013.)