17 janvier 2011

Cendrars et le Brésil

2011, c'est donc Oswald de Andrade à la Flip, mais aussi... l’anniversaire des 50 ans de la mort de Blaise Cendrars : une série d’émissions radiophoniques (entre autres choses) lui est consacrée ces jours-ci.
À noter tout particulièrement, ce vendredi 21 janvier de 21h à 21h50 sur France Inter, l’émission Partir avec… présentée par Stéphanie Duncan, intitulée « Blaise Cendrars au Brésil », avec le Professeur Claude Leroy.
Parlera-t-on des « bons amis » de Cendrars, les poètes modernistes de Rio et São Paulo ?

Pour réécouter l'émission :

12 janvier 2011

Flip 2011 - Oswald à l'honneur

No baile da Corte
Foi o Conde d’Eu quem disse
Pra Dona Benvinda
Que farinha de Suruí
Pinga de Parati
Fumo de Baependi
E comê bebê pitá e caí
(O. de Andrade, « Relicário », Pau Brasil)

Signe du temps ? Tandis que la poésie « Bois Brésil » semble enfin passer les frontières (traduite en Espagne en 2009, en France en 2010…), son auteur se rappelle aussi au bon souvenir des Brésiliens : la 9ème édition de la Flip (la Feira Literária Internacional de Paraty, désormais très courue, dans l’Etat de Rio de Janeiro, au bord de l’eau...), qui se tiendra du 6 au 10 juillet 2011, rendra en effet hommage à Oswald de Andrade et promet de beaux débats.

En rappelant un propos tenu en 1945 par Antonio Candido, qui définissait Oswald de Andrade comme « un problème littéraire » –« J’imagine, au vu des croche-pieds qu’il fait aux contemporains, ceux qu’il fera aux critiques futurs »–, le commissaire de la Flip 2011, Manuel da Costa Pinto, repose la question d'Oswald en termes de réception, et explique : « D’hier à aujourd’hui, l’œuvre d’Oswald n’a fait que croître en importance, mais ont aussi augmenté les croche-pieds qu’elle a faits aux critiques et aux lecteurs d’aujourd’hui ». L’édito de l’édition 2011 précise ainsi qu’ « il sera aussi rendu hommage à l’Oswald de la Semaine de 22, de l’Anthropophagie et du nativisme "Bois Brésil", mais pour aller plus loin – en montrant qu’il existe un Oswald qui reste encore à explorer ». M. da Costa Pinto, de même : « Il y a encore beaucoup à explorer chez ce penseur d’une miscégénation sans nostalgie de l’identité (bien à l’avant, par conséquent, de l’actuel discours multiculturel), le critique de la civilisation technique et, surtout, le créateur d’une poétique qui restaure l’archaïque pour se libérer du passé ». C’est donc l’« occasion de penser le legs de l’écrivain au-delà du Modernisme (son théâtre, ses propositions philosophico-anthropologiques) et de revoir sous un angle critique la Semaine d’Art Moderne elle-même », dont les commémorations (90 ans en février 2012) se voient ainsi ouvertes de manière anticipée.

On apprend enfin que l’élection d’Oswald par la Flip 2011 bouscule un peu, chez les éditions Globo, le programme de lancement des prochains titres des œuvres complètes de l’auteur, en cours de réédition. Ainsi pourra-t-on bientôt retrouver, parallèlement aux festivités de Paraty, notamment deux anthologies posthumes de textes critiques : outre Estética e política, déjà prévu, le volume essentiel A utopia antropofágica, qui rassemble, après les deux manifestes de 1924 et 1928, les textes où l’auteur reprit et développa au fil des ans, en philosophe, l’idéologie « anthropophagique ». — Mais devra-t-on encore désespérer de voir paraître un jour l’Obra incompleta, première véritable édition critique d’Oswald au Brésil, dirigée par Jorge Schwartz et annoncée de longue date dans la très sure collection « Archivos » ?? — Du moins l’œuvre d’Oswald devrait-elle être, pour quelque temps, un peu plus visible du grand public, elle qui n’encombre pas vraiment les rayonnages des librairies brésiliennes, comme on a pu le vérifier dernièrement encore...

Conférences, tables rondes et invités seront définis prochainement.
On attend le programme.

Sources :

Dans la presse française

Recension du volume Bois Brésil dOswald de Andrade par Françoise Hàn, dans sa chronique poésie des Lettres françaises, n°78 (p.X), supplément à LHumanité du 8 janvier dernier. Larticle sefforce notamment de résumer « la fabuleuse histoire des échanges Paris-São Paulo et retour » par quoi sexplique cette « singularité » qui a vu paraître à Paris, en 1925, un recueil de poèmes en portugais, avec la complicité de Cendrars.

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(Archives en ligne des Lettres françaises : http://www.les-lettres-francaises.fr/
L’archive complète de ce numéro :
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