21 mai 2014

La critique d'avant-hier soir

« Le sous-titre dont M. Paulo Prado accompagne son Portrait du Brésil nous donne la clef de son livre : c’est un essai sur la tristesse brésilienne. Cette tristesse est un fait : autochtones et voyageurs s’accordent à le reconnaître. […] Les pages que M. Paulo Prado consacre à [la conquête] sont si remarquables que nous ne pouvons qu’exprimer le profond regret qu’elles ne soient point accessibles au lecteur. En effet, l’ouvrage de M. Paulo Prado n’est pas traduit. Ne se trouvera-t-il pas quelque éditeur pour combler cette lacune ? […] son livre est un livre d’amour. C’est le livre d’un homme qui aime son pays et souffre de le voir encore “endormi dans son rêve colonial”, ne pressentant pas “le péril de rester en marge” de tout ce que peut apporter un état de choses nouveau qui, conclut l’auteur, permet tout au moins d’avoir “confiance en un futur qui ne peut être pire que le passé”. Et, à elle seule, cette mélancolie justifierait le titre de son livre. »

(Mathilde Pomès, « Les livres », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe (Paris), vol. XIX, n°6, juin 1936, p. 50-51)

En préparation :
Paulo Prado
Portrait du Brésil
(Essai sur la tristesse brésilienne)
trad. du portugais, notes et présentation par A. Chareyre

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