Étrange production du muet
brésilien, avatar exotique du Berlin, Die Sinfonie
der Großstadt (1927) de Walter Ruttmann, São Paulo, A Sinfonia da Metrópole,
réalisé par Adalberto Kemeny et Rodolfo Rex Lustig (São Paulo, Rex
Film, 1929, 63mn), célèbre avec des
airs de propagande officielle (entre réalisme documentaire et utopie futuriste)
la vie et le progrès de la fière capitale pauliste, premier « parc
industriel » du Brésil moderne. Le centre, ses employés de bureau, ses hommes d’affaires et ses boutiques
chic ; les avenues huppées, l’élégance des jardins publics, les sports ;
les cafés, le spectacle des enseignes, les crieurs de journaux et les marchands
ambulants, le mouvement des piétons et des tramways de la Light, la verticalité
des premiers gratte-ciel ; la saine administration publique ; les faubourgs populaires, les ouvriers, les
usines, le rythme des machines ; le capital, le travail…
Dans le même
décor, c’est dans le genre scénarisé et édifiant que les Fragmentos da vida de José Medina (São Paulo, Rossi Film, 1929, 40mn) font évoluer l’ouvrier, le
vagabond, le voyou et la jeune fille. Misère matérielle et sexuelle, contrôle
social et ordre bourgeois, surveillance policière et morale religieuse, prison et rédemption par
le travail…
D’excellents documents, idéologie
comprise, pour se familiariser avec le contexte urbain, social et économique du
« roman prolétaire » (lui-même très cinématographique) de Pagu, Parc industriel (1933), à paraître au Temps des Cerises !
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