S. Paulo, 14 avril 1931.
Camarade Pagu.
Je n’aime pas que vous
vous moquiez de tout le monde, surtout des jeunes étudiantes. J’ai une fille à
l’École Normale à qui j’apprenais à être antireligieuse et communiste,
conformément aux leçons d’O Homem do Povo.
Mais depuis que vous vous êtes moquée des jeunes filles, je me demande si cela
vaut la peine d’être antireligieuse et communiste de cette façon ?
Quelle belle moisson de
fruits O Homem do Povo ne ferait-il
pas dans la propagande communiste, s’il employait un autre langage et d’autres
manières pour se moquer de qui le mérite, y compris les curés. Étant donné la
transformation qui s’est opérée en moi en lisant le bel article de Hélio Negro,
sur ce qu’est le communisme, imprimé dans les premiers numéros, je ne sais plus
bien le titre, mais qui était écrit dans un langage noble et sain.
Dans ce même numéro (8)
on lit un bel et convaincant travail de Raul Maia, sans parler de l’édito
magistral d’Oswald de Andrade.
Je termine en envoyant
un salut enthousiaste à O Homem do Povo,
qui, avec l’attaque de ces beaux jeunes gens, a gagné en popularité et est
devenu très connu.
Qu’il continue, de l’avant,
à éduquer les consciences et à propager le communisme, mais sans se moquer de
ceux qui le méritent en termes peu recommandables à la bonne éducation.
Je suis franche, parce
que je suis sincère et que j’aime O Homem
do Povo, qui parle le langage convaincant de l’homme qui travaille et
connaît le besoin, de l’homme qui travaille et endure le froid et la faim.
Walkiria de Souza.
(Lettre manuscrite, relative au n°8 d’O Homem do Povo,
le dernier paru avant suspension définitive par
la police ;
dossier Patrícia Galvão (Pagu) du Fonds
Deops
[Departamento de Ordem Política e Social],
Archives Publiques de l’État
de São Paulo ;
doc. publié dans l’éd. fac-similé de la revue :
São Paulo,
Globo/ Imprensa Oficial, 2009, p. 53.)
Trad. A. C.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire