22 mars 2018

De l'avant-garde au Pérou : un document (suite & fin)


Inventaire de l’avant-garde
par Federico Bolaños

trad. de l’espagnol (Pérou)

[3/3]

Avant-garde péruvienne

Poètes

(Index chronologique)

1re heure
Précurseurs, inaugurateurs ou premiers acclimateurs
Juan Parra del Riego, César Vallejo, Magda Portal, Juan Luis Velásquez, Mario Chabes, Juan José Lora, Serafín del Mar, Francis Zandoval, Federico Bolaños.

2e heure
Purs créateurs d’avant-garde et affiliés
Atahualpa Rodríguez, Alejandro Peralta, Rafael Méndez Dorich, Gamaliel Churata, Emilio Armaza, Alberto Guillén, Armando Bazán, Xavier Abril, Oquendo de Amat, Guillermo Mercado, les deux Peña Barreneches, Esteban Pauletish, Alcides Spelucín, Ramiro Pérez Reinoso, E. Bustamante y Ballivian.

3e heure
Les nouveaux continuateurs
Julián Petrovic, Carlos Alberto González, Nicanor de la Fuente, César Alfredo Miró Quesada, Martin Adán, José Varallanos, Luis de Rodrigo.


Prosateurs avancés
Conteurs, essayistes, commentateurs, critiques, glosateurs, etc.

1re heure
Antenor Orrego, Jorge Basadra.

2e heure
Héctor Velarde Bergman, Adalberto Varallanos, Aurelio Miró Quesada Sosa.


Tentative de regroupement par caractéristiques spirituelles, raciales et géographiques

Créateurs HUMAINS. Poètes-hommes. Art vital.
Hidalgo, Vallejo, Parra del Riego, A. Rodríguez, M. Portal, Lora, Chabes, González, Bolaños, etc.

Poètes DÉSHUMANISÉS. Poésie-volonté esthétique. Art imaginatif.
Oquendo, Abril, N. de la Fuente, Velásquez, S. del Mar, Adán, Méndez Dorich, etc.

Poètes NATIONALISTES. Indianisme ou vernacularisme. Art autochtone.
Peralta, Vallejo, J. Varallanos, Armaza, Mercado, Churata.

Poètes internationaux. Art américano-cosmique. Cosmopolitisme.
Hidalgo, Guillén, Bolaños, González, Abril, Oquendo, Lora, R. Peña B., Velásquez, etc.

Art prolétaire. Poètes politiques, littérature d’importance sociale.
M. Portal, Petrovic, Mercado, Churata, Pauletich, C. Miró Quesada, del Mar.


Résumé

Il y a une trentaine d’écrivains d’avant-garde, en pleine création et avec une formidable volonté littéraire, que ne peuvent réduire ni l’indifférence des masses ni le manque de maisons d’édition.

On compte en termes de publications une demi-douzaine de livres durables et autant de revues qui, même si elles ont eu une vie éphémère, ont su mourir pleine de vigueur, dans un héroïsme juvénile. (Nous abominons tellement la vieillesse que nous avons fait ce pacte : un poète d’avant-garde doit mourir au plus tard à 40 ans.)

Il y a une autre demi-douzaine de livres inédits, avec lesquels le mouvement trouvera sa pleine culmination.

On a écrit approximativement 2000 poèmes en cinq ans et on a fait parvenir le nouveau cri du Pérou sous toutes les latitudes civilisées.

Actuellement, en 1928, l’ardeur ultraïste, le goût révolutionnaire du nouveau sont poussés à l’extrême par les plus jeunes du mouvement. Ils se rapprochent à grands pas de la constellation de l’Absurdité Pure.

Les autres, les plus raisonnables, les plus sages, opèrent une feinte vers la droite. Ils sont l’espoir ou sont déjà le classicisme de l’avant-garde. La droite de la gauche, voilà la place juste.

Il y a enfin un groupe de poètes qui prétendent standardiser la poésie. Ce sont, dans leur majeure partie, ceux qui ont sacrifié leur moi bio-esthétique au moi social. Leurs poèmes manquent d’individualité et ne se distinguent pas les uns des autres. Ils pratiquent une sorte de collectivisme impersonnel.

Comme nous sommes une race intelligente, il convient d’assurer, pour finir, que la performance de l’avant-garde péruvienne compte parmi les meilleures en Amérique, par sa variété et par sa force.

souhait final

Dieu veuille que le mouvement croisse comme un matin d’avril — sur la plage pleine d’une agitation pérenne — jusqu’à dépasser les bords du ciel…


Source :
F. Bolaños, « Inventario de vanguardia » [suite et fin]
La Revista, semanario nacional (Lima)
n°55, 23 août 1928, p. 42-43

Lire les livraisons précédentes : 1/3, 2/3.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire