11 novembre 2025

Un communiqué des éditions L’oncle d’Amérique

Inspirée de l’édition française parue chez L’oncle d’Amérique en 2021, voilà que paraît à São Paulo, aux prestigieuses éditions Editora 34 et avec la collaboration d’Augusto Massi, une toute nouvelle édition critique en portugais de Brás, Bexiga e Barra Funda d’António de Alcântara Machado.


Ce classique de la prose moderniste brésilienne était tombé, depuis une bonne trentaine d’années, dans l’escarcelle des éditions scolaires, ostensiblement didactiques ou souvent (très) bon marché, tandis que l’auteur avait peu ou prou disparu d’un « canon » moderniste par trop réduit à quelques grands noms et ainsi étudié jusqu’à plus soif par les universitaires.
Manquait donc une réhabilitation et, de fait, une édition rigoureuse et « pour adultes », susceptible de faire référence, de ce texte fondamental dont on n’avait d’ailleurs pas révélé tous les secrets. C’est chose faite.

Ceux d’entre nos lecteurs qui connaissent ou balbutient seulement le portugais auront sans nul doute plaisir à redécouvrir dans le texte original la langue savoureuse, le style alerte, le ton à la fois tendre et ironique de ces épatantes nouvelles d’Alcântara Machado.
Ils pourront lire aussi, dans un nouveau dossier « Fortuna crítica », les importants échos critiques d’Oswald de Andrade, Mário de Andrade et Carlos Drummond de Andrade (du « canon », ceux-là), parmi d’autres comptes rendus de l’époque sélectionnés spécialement pour cette édition appareillée comme jamais.

avec le texte de rabats d’Augusto Massi.
(Ouvrage disponible à partir de novembre 2025.)

25 octobre 2025

À paraître (au Brésil)

« Camarades intuitifs »

Nous parlons d’Oswald de Andrade et Blaise Cendrars, bien sûr, dont la relation se noua en 1923 à Paris, source du courant « Bois Brésil » et de quelques-unes des plus belles heures du mouvement moderniste brésilien.

Ceux que cette histoire turlupine pourront lire, dans le récent n°9 de la revue Constellation Cendrars, notre compte rendu d’un ouvrage qui manquait : l’édition par Gênese Andrade de la Correspondência entre Oswald et Mário de Andrade, brève mais plutôt essentielle désormais, en particulier pour comprendre ce que pouvaient bien fiche Oswald et maints autres avant-gardistes brésiliens dans la capitale française durant l’année qui suivit 1922.

(Un article à lire ici ou . Au sommaire, d’autres articles ou comptes rendus traitent aussi du Brésil de Cendrars.)

10 avril 2025

La preuve par onze

L’actualité des parutions nous oblige à mettre à jour notre...

Petit historique
des
traductions françaises
du
Manifesto antropófago
d’Oswald de Andrade
pour servir
aux esprits compulsifs.

1) par P. F. de Queiroz-Siqueira, dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse, n°6, juin 1972, « Destins du cannibalisme » ; 

2) par Erdmute Wenzel White, dans E. W. White, Les années vingt au Brésil : le Modernisme et l’avant-garde internationale, Paris, Éditions hispaniques, « Thèses, mémoires et travaux », 1977 ;

3) par Béatrice de Chavagnac, dans B. de Chavagnac/ O. de Andrade, Premier volume de la Grande Encyclopédie « Miam-Miam » qui traite, pour cette fois, du Cannibalisme, Paris, Le Couteau dans la Plaie, 1979 ;

4) par Jacques Thiériot, dans : a) Europe, n°599, mars 1979, « Le modernisme brésilien » (org. par Pierre Rivas) ; b) O. de Andrade, Anthropophagies, Paris, Flammarion, « Barroco », 1982 ; c) Modernidade : art brésilien du XXe siècle (catalogue d’exposition), Paris, Association française d'action artistique, 1987 ; d) Art d’Amérique latine, 1911-1968, Paris, Centre Georges Pompidou, 1992 ; e) [en un large extrait qui vaut presque rééd.] Antje Kramer (éd.), Les grands manifestes de l’art des XIXe et XXe siècles, Beaux Arts éditions, 2011 ;

5) par Benedito Nunes, dans Luís de Moura Sobral (org.), Surréalisme périphérique, Université de Montréal, 1984 ;

6) par David Sanson et Danielle Schramm, dans Mouvement, n°36-37, sept.-déc. 2005, dossier « Brésil » ;

7) par [Cédric Vincent ?], dans O. de Andrade, Manifestes, présentation de Cédric Vincent, Bordeaux, Didier Lechenne / Galerie Cortex Athletico, « Tract, archives manifestes », 2006 [tract hors commerce ; voir www.lechenne.fr] ;

8) par Michel Riaudel, dans Papiers (Revue du Collège international de philosophie), n°60, sept. 2008, « Brésil-Europe : repenser le mouvement anthropophagique » {parution en ligne exclusivement : http://www.ciph.org/fichiers_papiers/Papiers60.pdf} ;

9) par Silveane Lucia Silva, dans S. L. Silva, « L’anthropophagisme » dans l’identité culturelle brésilienne, L’Harmattan, « Pouvoirs comparés », 2009 ;

10) par Lorena Janeiro, dans O. de Andrade / Suely Rolnik, Manifeste anthropophage / Anthropophagie zombie, Montreuil-sous-Bois, Blackjack éditions, « Pile ou face », 2011.

11) par Eduardo Jorge de Oliveira, dans O. de Andrade, Anthropophagie, crise, utopies, [Paris], L’extrême contemporain, [2025].

4 mars 2025

Pour (re)lire Sérgio Milliet

Récemment le volume des
Poèmes modernistes (La Nerthe, 2010) de notre cher Sérgio Milliet se retrouvait tout à coup en pile à la boutique du Musée du Luxembourg, à l’occasion de l’exposition Tarsila (dont nous n’avons rien dit).

Mais ce n’est pas tout : voilà que l’université se repenche inopinément sur son cas.
Dans le cadre du séminaire Constellation Cendrars consacré cette année, comme chacun sait, à «La saga brésilienne de Blaise Cendrars», le chercheur Émilien Sermier donnera tout prochainement une conférence intitulée «Dans la langue de Cendrars: Sérgio Milliet, francographe brésilien».

En voici la présentation officielle :

Poète lié à l’aventure du modernismo brésilien, Sérgio Milliet (1898-1966) est l’un des « bons amis de São Paulo » de Blaise Cendrars. Si les deux écrivains se sont rencontrés au début des années 1920 à Paris et ont échangé plusieurs dédicaces, Milliet jouera également le rôle d'intermédiaire entre Paulo Prado et Cendrars pour préparer le voyage de celui-ci au Brésil. Mais on l’a trop oublié : Sérgio Milliet a aussi publié quelques recueils écrits directement en français, parus sous le nom de « Serge Milliet ». Cette conférence reviendra ainsi sur sa production francographe — du recueil verlainien Par le Sentier (1917) jusqu’au moderniste Œil-de-bœuf (1923). De fait, dans ce livre, le poète adopte résolument la langue moderne de Cendrars, tout en recourant à des formes de second degré assez équivoques : on comprendra mieux, dès lors, pourquoi Cendrars pouvait évoquer dans ses souvenirs « l’espiègle Sérgio Milliet ». On s’interrogera, enfin, sur la place du français dans le parcours de cet écrivain qui, dès 1925, privilégiera sa langue natale et deviendra alors « 100% brésilien ».

Notice bio-biblio :
Maître Assistant à l’Université de Lausanne, et co-président du CEBC, Émilien Sermier travaille sur les modernités de la première moitié du XXe siècle. Auteur de l’essai Une Saison dans le roman. Explorations modernistes : d’Apollinaire à Supervielle (José Corti, 2022), il s’apprête à publier un ouvrage intitulé Diamétralement modernes. Poètes francophones d’Amérique latine (Les Impressions Nouvelles, 2025), tout en rééditant en parallèle les poèmes en français de Vicente Huidobro et d’Alfredo Gangotena (L’oncle d'Amérique, 2025).

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Rendez-vous vendredi 14 mars 2025, 16h-18h
à l’INHA (salle Mariette), 2 rue Vivienne, Paris 2e