« Entre
Picasso et Diego Rivera, Xavier Icaza dresse sa tente multicolore. Les vents
convergent autour d’un cône figurant un cratère — le Popocatepetl ? — d’où
surgit la fumerole d’un haut-parleur de radio, en forme d’aérostat. Autour de
la tente, un chapelet pyrotechnique. À la porte, Xavier Icaza, grimé en Indien
— un peu boulevard* —, feint une
attitude sévèrement comique de professeur et proclame : “Il y a deux
chemins pour arriver à la connaissance transcendantale : le chemin du
raisonnement et le chemin de la sensation ‘méritée’. Le peuple, généralement
pieds nus, ne peut marcher que sur le sable chaud du second, et le premier,
même ceux qui ont des chaussures ne l’empruntent pas, parce qu’ils ont entendu
dire qu’il n’est guère hygiénique, et ils ont raison ! En outre, le chemin
du raisonnement est plein de poteaux indicateurs, et l’autre, au contraire,
nous donne l’impression de découvrir et d’inventer nous-mêmes chaque paysage,
et c’est ce qui plaît à Panchito Chapopote. Je vous présenterai — poursuit
Icaza à la porte de sa tente — ce Veracruzano typique, et il vous conduira au
cœur même du Mexique afin que vous le voyiez palpiter au rythme authentique de
1928. Vingt minutes d’attention. Pas question de statistiques ni d’articles de
fond. Des sensations. Il n’y a rien qu’à voir, entendre et sentir. Les trois
impressions, mêlées, sont le détonateur de l’intuition, au contact duquel
celle-ci s’enflamme en feux de Bengale et roussit gracieusement la vérité,
comme par hasard.” »
C’était
Ramón J. Sender qui nous présentait Xavier Icaza qui nous présentait son Panchito Chapopote. Plutôt tentant, n’est-ce
pas ?
(Une traduction en
préparation, tenez-vous bien.)
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