25 octobre 2015

Cendrars au Brésil et dans le monde entier

Le tout récent n°53 (automne 2015) de Feuille de routes (bulletin de l’Association internationale Blaise Cendrars) propose un dossier intitulé « Blaise Cendrars, traduction littérale et “traduction culturelle” ».
On pourra y lire, pourquoi pas, l’étude de Friedrich Frosch« Cendrars apprend à parler portugais et s’auto-traduit : portrait du bourlingueur en personnage d’écran dans deux longs métrages de fiction brésiliens » (p.117-151), où l’on croise bien sûr Oswald de Andrade, Tarsila do Amaral, Mário de Andrade, Paulo Prado…
(Non sans regretter, peut-être, que les textes d’Oswald de Andrade disponibles en français n’aient guère été exploités, ni même signalés, alors même que le manifeste et le recueil Bois Brésil sont à présent lisibles dans une riche édition critique, et que le Manifesto antropófago a déjà été traduit une dizaine de fois.)
C’est l’occasion, aussi, de voir ou revoir le beau film de Joaquim Pedro de Andrade, O homem do pau brasil (1981), inspiré de la vie et des écrits d’Oswald de Andrade (et disponible en DVD sous-titré).

Dans le même dossier, les hispanophiles et tous ceux qui savent l’importance des actes de réception et autres échanges internationaux propres aux avant-gardes historiques, auront intérêt à lire l’article de Marie-France Borot, « Les traversées espagnoles de Blaise Cendrars poète » (p.89-115), qui consiste pour une part en une utile et méritoire incursion dans le riche monde des revues littéraires espagnoles des années 1910 et 1920, l’époque du mouvement ultraïste dont Guillermo de Torre et consorts traduisaient à tour de bras et commentaient avec un égal appétit toutes les nouveautés poétiques et théoriques françaises.
(À cet égard, ceux qui n’ignorent pas l’importance d’une date, dans l’histoire des avant-gardes, voudront bien noter que la traduction de Profond aujourd’hui par Guillermo de Torre, signalée comme parue en septembre 1926 dans Mediodía (Séville, n°4), en réalité fut publiée une première fois en septembre 1921 dans Cosmópolis (Madrid, n°33). Accessoirement — mais rien n’est ici accessoire —, la traduction de ce texte permit à Cendrars de se voir citer dès le mois de décembre 1921 dans le fameux manifeste de fondation du Stridentisme mexicain, le « Comprimido estridentista » de Manuel Maples Arce, et implicitement en 1924 dans un vers de Urbe, super-poema bolchevique en 5 cantos du même Maples Arce, tous textes édités en français dans le volume Stridentisme! de 2013)

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