27 février 2016

Faux & usage de faux

Une bonne nouvelle pour les bibliophiles impécunieux par ailleurs amateurs de littérature brésilienne.

On s’en avise : fin 2014, les éditions portugaises A Bela e o Monstro (de Lisbonne) lançaient la série « 800 anos de literaturas em português : 8 países, 15 obras fundamentais da lusofonia », promue comme une « colecção de 1as edições facsimiladas, algumas verdadeiras pérolas de raridade ».





Ô surprise : en janvier 2015, le volume 14 de cette collection n’était autre que le recueil Pau Brasil d’Oswald de Andrade — une « véritable perle de rareté », en effet, publiée en 1925 à Paris, à l’enseigne du Sans Pareil grâce à l’entremise de Blaise Cendrars, avec la couverture superbe (de design et d’intelligence conceptuelle) et les illustrations internes de Tarsila do Amaral.

Rappelons quau Brésil, le chercheur Jorge Schwartz s’en était déjà chargé, incluant l’opus emblématique d’Oswald de Andrade dans la belle Caixa modernista (coéditée en 2003 par les presses de l’USP et de l’UFMG), un coffret proposant des fac-similés de divers documents relatifs au modernisme brésilien — et devenu lui-même une autre « perle de rareté ».

Enfin, voilà qui en dit assez sur la valeur symbolique acquise par la « poésie bois-brésil » d’Oswald de Andrade…

Et pendant ce temps, à Paris même, au Centre Pompidou, dans l’exposition-dossier « Oswald de Andrade, passeur anthropophage » (sous la responsabilité de Leonardo Tonus), on expose prétendument un exemplaire de l’édition princeps du même Pau Brasil — exemplaire qui n’est en l’occurrence, c’est assez visible, qu’un jeu de photocopies relié de l’édition originale ! (On y reviendra.)

Qu’importe, lisez donc Bois Brésil, dans sa traduction française !

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