António de Alcântara Machado
Pathé-Baby
Préface d’Oswald de Andrade
Estampes de Paim
Traduction du portugais (Brésil),
notes & postface d’Antoine
Chareyre
Éditions Pétra (Paris)
coll. « Voix
d’ailleurs »
22 x 14 cm, 272 p., 22 €
– paru en mars 2013 –
Les récits
de voyage au Brésil ne manquent pas, mais sait-on ce qu’ont à dire, de nous,
les Brésiliens ?
En 1925,
comme tant d’autres Latino-Américains, un jeune journaliste de São Paulo
entreprend une tournée en Europe et visite au pas de course, en train ou en
voiture, villes et campagnes du Portugal, de France, d’Angleterre, d’Italie et
d’Espagne.
Il rédige
sur le fait des impressions de voyage qu’il envoie au Jornal do Comércio
de São Paulo, où elles paraissent d’abord sous la forme d’une chronique
sous-titrée « Panoramas internationaux », puis qu’il rassemble et
refond, en 1926, en un beau volume organisé comme une petite séance de
cinématographe, télégraphiquement préfacé par Oswald de Andrade, l’agitateur du
« futurisme » local et prompt découvreur de talents, dans une
stupéfiante « Lettre-Océan », et illustré par Paim, dont les estampes
idoines achèvent de faire de ce reportage une projection sur grand écran.
En touriste
pressé et impertinent, dans un style coupé, rapide et synthétique, à la fois
précis et impressionniste, et où le registre descriptif s’ouvre à la
transcription de tous les discours vernaculaires, l’auteur inverse la
perspective exotique habituelle et s’amuse de l’Europe, de ses aspects
pittoresques ou incongrus, de ses attraits touristiques un peu galvaudés et de
son patrimoine étouffant. Il moque, surtout, les réflexes culturels, l’imaginaire
et le regard brésilien d’alors sur le vieux continent, tropisme à démagnétiser.
Un essai de déprise et de désapprentissage reçu comme une réussite exemplaire
au sein du groupe moderniste, et son auteur comme un jeune talent de la
nouvelle prose.
Caméra Pathé-Baby,
guide Baedeker et méthode Berlitz : voir l’Europe, vite !
Né en 1901 à São Paulo, António de
Alcântara Machado mène une carrière de chroniqueur et critique journalistique
dès le début des années 1920, dans le Jornal do Comércio, et exerce la codirection
des revues modernistes Terra roxa e outras terras (1926)
et Revista de Antropofagia (1re
phase, 1928-1929), sans toutefois avoir participé à la Semaine d’Art Moderne de
1922, puis celle de la Revista Nova (1931-1932).
Après les chroniques de Pathé-Baby, les nouvelles de Brás, Bexiga e
Barra Funda (1927) et Laranja
da China (1928), inspirées
du monde urbain et populaire de São Paulo, le consacrent comme un prosateur
essentiel de la génération moderniste (Oswald de Andrade, Mário de Andrade…).
Mort précocement en 1935, il laisse un roman inachevé, quelques fictions
inédites et une œuvre critique importante.
En ligne : extrait du chapitre sur Lisbonne.
Dans le volume : le texte de Pathé-Baby avec ses illustrations et un projet graphique respectueux de l’édition originale de 1926, p.11-218 ; « Textes annexes », p.221-230 ; « Notes et variantes », p.233-243 ; « Voir l’Europe, vite », postface du traducteur, p.247-270.
Ouvrage publié avec le soutien du Ministère de la Culture du Brésil / Fondation Bibliothèque Nationale.
Diffusion-distribution : info@editionspetra.fr / www.editionspetra.fr
ISBN : 978-2-84743-065-3
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